Justine Court

[EN] My work as an artist is rooted in the domestic setting. I’ve always been fascinated by interiors and what they say about the people who live there. The environment says so much about the way people live and their aspirations. What interests me are the stories that can be told to me, and the stories I can tell myself with each object and memory that a person chooses for their private interior.

For me, architecture and domestic objects are intrinsically linked. Each artefact dialogues with the other and tends to activate a house by giving it life, a certain temperament by revealing the memory it encloses, its grandeur and its solitude. It’s with this idea of the camera image that I draw and develop my pieces. Everything must be done to develop the dream inside. The idea of the relic is central to my work. It bears witness to a bygone era, and in itself seems to depict a setting where time is forever suspended, leaving only the ghostly presence of memory.

My practice has a crucial relationship with the image, and I draw heavily on cinema, particularly in my search for « manner ». What I’m interested in is the rewriting of Mannerism, which was to take up the same issues as painting in the 16th century. More than a stylistic movement, Mannerism was to be a new approach to seeing and conceiving the image. With a certain fascination for the occult and the invisible, I have today chosen ceramics as my dominant natural medium. A material that transforms directly under the fingers, changing state from mud to stone, then from powder to glass. Sensuality and emotion are directly put into action. For me, it’s absolute freedom as an art form.

Ceramics oscillate constantly between the utilitarian and the sculptural. To work with ceramics is to work with its entire history of craft and art. It’s this ambivalence of the ceramic object that attracts me and that I choose.

Justine Court

[FR] Mon travail en tant qu’artiste s’implante dans le décor domestique. J’ai toujours été fascinée par les intérieurs et par ce qu’ils traduisent des habitants qui y résident. L’environnement dit tant de la manière de vivre et des aspirations de chacun. Ce qui m’intéresse, ce sont les histoires qui peuvent m’être racontées et celles que je peux me raconter avec chaque objet et souvenir que choisit une personne pour son intérieur privé.

L’architecture et les objets domestiques sont, pour moi, intrinsèquement liés. Chaque artefacts dialoguent entre eux et tendent à activer une maison en lui donnant une vie, un certain tempérament en révélant la mémoire qu’elle enferme, sa grandeur et sa solitude. C’est avec cette idée d’image camériste que je puise et où je fais évoluer mes pièces. Il faut alors mettre tout en oeuvre pour développer le rêve à l’intérieur. L’idée de relique est centrale dans mon travail. Elle témoigne d’un temps passé, qui semble à elle seule dépeindre un décor où le temps est à jamais suspendu il ne reste plus que la présence fantomatique du souvenir.

Ma pratique a un rapport à l’image qui est crucial, je puise beaucoup dans le cinéma et plus particulièrement dans une recherche de la « manière ». Ce qui m’interpèle, c’est la réécriture dans le maniérisme, qui va saisir les mêmes enjeux qu’avec la peinture au XVIe siècle, plus qu’une mouvance stylistique, le maniérisme serait une nouvelle approche pour voir et concevoir l’image.

Avec une certaine fascination pour l’occulte et l’invisible, j’ai aujourd’hui, choisi la céramique comme médium naturel dominant. Un matériau qui se transforme directement sous les doigts et change d’état, passant de la boue à la pierre, puis, de la poudre au verre. La sensualité et l’émotion est directement mise en action. Pour moi, c’est une liberté absolue en tant qu’art. La céramique oscille en permanence entre l’utilitaire et la sculpture. Travailler avec la céramique, c’est travailler avec toute son histoire de l’Artisanat et de l’Art. C’est cette ambivalence de l’objet céramique qui m’attire et que je choisis.

 Justine Court